«Les enfants de mes hôtes ne bougent pas d’ici. Ils passent leurs journées devant leurs écrans, portable ou console en main, les yeux rivés sur leurs « machines », branlant de la tête, comme des poules…»
L’homme qui s’exprimait ainsi, plus désabusé qu’ironique, était le maire d’un petit village des montagnes corses, propriétaire de gîtes ruraux dans un cadre naturel splendide…
Il se désolait de ce que, malgré les multiples activités possibles qu’offrait sa belle région, ces enfants et jeunes venus en vacances, restaient entre quatre murs à longueur de journée, ou presque, prisonniers volontaires de leurs connexions numériques.
Le journaliste Guy Birenbaum, spécialiste connu des réseaux sociaux et du numérique dans divers médias nationaux, a typifié cette attitude de foules de gens qui –assis, debout, marchant…– ont la tête penchée sur leur écran, par cette expression : «La tribu des têtes baissées», allusion à une sujétion et à un état d’esprit au-delà de l’allure ou de l’apparence…
Lui qui est sorti d’une grave dépression après avoir sombré dans une addiction progressive aux «outils numériques» et au monde virtuel qu’ils fabriquent, rééquilibrant ensuite toute sa vie, exprime cette «résurrection» par ces mots tout aussi riches de sens : «Aujourd’hui… Je lève la tête.»
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