« Le bonheur est là où vous vous attendez le moins à le trouver », titrait voici quelques temps le New York Times… Ce titre provocateur résumait le contenu d’un article exposant quelques-unes des conclusions auxquelles sont parvenus deux chercheurs à l’issue d’une gigantesque enquête, telles que les universités américaines ont les moyens financiers et humains (en termes d’échantillons de population investigués) d’en mener.
Les professeurs Amit Bhattacharjee et Cassie Mogilner – spécialistes dans ce nouveau domaine des sciences humaines que sont les « études du bonheur » – ont découvert ce qu’ils appellent des « niches de bonheur » totalement inattendues… Par exemple, celui que vivent bien des familles dont un des enfants est porteur de Trisomie 21 :
« Les personnes porteuses du handicap de la Trisomie 21 peuvent connaître beaucoup plus de bonheur et de réussite que la plupart des gens ne le pensent, citait le New York Times, ce qui va à l’encontre des conseils d’avortement donnés pour les grossesses concernant ces enfants au motif que leur vie sera une épreuve permanente… »
Les enquêtes universitaires des professeurs Mogilner et Bhattacharjee ont – au contraire et entre autres – révélé que parmi les familles ayant en charge un handicap, celles dont ce handicap est la Trisomie 21 expriment souvent le sentiment de bien- être le plus élevé ; ou encore qu’elles enregistrent les taux de divorce les plus bas de toutes les familles…
N’est-il pas effroyablement paradoxal qu’à une époque où l’espérance de vie des personnes trisomiques a plus que doublé – au cours de ces toutes dernières décennies – et où leur confort de vie s’est extraordinairement développé, 95 % d’entre elles soient éliminées avant la naissance ?
Cette année encore, le CSA se faisait scandaleusement l’écho d’un certain obscurantisme en condamnant la diffusion d’un clip télévisé mis à l’antenne par plusieurs chaînes pour rappeler l’entière humanité des jeunes trisomiques…
Parmi leurs richesses profondes, il faut précisément mentionner leur joie de vivre communicative et leur affection chaleureuse…
Toutes les études de sciences humaines sur le bonheur le dé- montrent : celui-ci tient à ce qu’on est bien plus qu’à ce que l’on a ; il se forge dans l’expérience et le partage humains, non dans la possession…
Eh oui : il est souvent là où on l’attendrait le moins.
Heureux ceux qui le savent… et savent le trouver là où il est !