Ce n’était rien qu’un mince entrefilet dans la presse régionale, mais il réchauffait un peu le cœur dans la froidure de l’actualité hivernale… une miette de nouvelle bienfaisante, comme on aimerait que l’information s’en fasse plus souvent l’écho ; ou puisse trouver plus souvent dans la réalité matière à le faire…
C’était la petite histoire d’un insolite sauvetage, survenu au cours de l’hiver dernier…
On ne peut littéralement parler d’un geste d’humanité, puisque son auteur fut un sauveteur à quatre pattes : Indy, brave bouledogue français.
Beaucoup de gens lui trouveraient une « bouille » peu sympathique, comme quoi il ne faut pas toujours juger à l’apparence, au risque de verser dans le « délit de faciès » !
Car voici les faits :
ce jour-là, à 6 heures du matin, le poisson rouge d’une famille rennaise prend une fatale décision, peut-être mu par une aspiration semblable à celle – tragique – de la chèvre de Monsieur Seguin lorsqu’elle voulut s’en aller voir si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs… Toujours est-il que le malheureux poisson saute ce matin-là, aux aurores, de son bocal… se condamnant de facto à l’horrible mort dont ont péri bien de ses compères épris de la même liberté, aussi légitime qu’insensée en l’occurrence.
Mais c’est là qu’intervient le brave Indy qui, au lieu de croquer le poisson comme prélude matinal à son petit-déjeuner, s’en va gratter vigoureusement à la porte de la chambre de ses maîtres, geste absolument inédit chez lui.
Et ceux-ci réveillés par son insistance, il les conduit jusqu’à la cuisine, où le poisson rouge est remis à l’eau… et survivra à sa mésaventure.
Etonnant réflexe ! Mais est-ce un réflexe ?
Remarquable instinct de sauvetage ! Mais est-ce seulement de l’Instinct ?
N’y a-t-il pas là intention, réflexion, et même – sans verser dans l’anthropomorphisme – une forme d’altruisme ? Les spécialistes de la psychologie canine en débattent toujours.
Mais combien de chiens ont sauvé un jour leur maître, ou même des inconnus, de la noyade, d’un incendie, ou d’un autre accident ou catastrophe ? Et que dire de ces chiens sauveteurs et de leurs aptitudes à être éduqués pour sauver ?
Il faudrait encore y adjoindre d’autres animaux, tels les dauphins…
Bien des penseurs ont fait remarquer que la bonté est un des mystères du monde, sans laquelle il serait invivable, et aurait péri.
Indy a-t-il agi par bonté ?
Empathie ? Bienveillance ?…
Une certitude : si plus d’êtres humains le faisaient, le monde serait plus vivable. Si plus le font, il le sera !